AIUS Violences conjugales : dépister et prendre en charge, place et rôle du médecin
Partenariat AIUS
Dr Patrick BLACHERE - Psychiatre, Sexologue
En coorganisation avec Association Interdisciplinaire post Universitaire de Sexologie

L’Organisation Mondiale de la Santé définit les violences conjugales comme un acte de violence physique, sexuelle, psychologique, verbale ou économique par un partenaire actuel ou antérieur qu’il cohabite ou non avec la personne (1).

La littérature internationale confirme que les femmes sont davantage en risque d’être blessées, violées ou assassinées par l’homme qui est ou a été leur partenaire. En France, 10% des femmes sont confrontées aux violences conjugales (1), la grossesse apparaît comme un temps propice à l’apparition ou à l’exacerbation de ces violences et 400 000 femmes par an sont victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex conjoint (2).

Ces violences constituent un problème majeur de santé publique en lien avec les conséquences somatiques et psychologiques à long terme sur la santé globale des victimes mais aussi sur leurs enfants très souvent témoins des violences.

La place des médecins dans le dépistage et la rédaction du certificat médical constatant les faits est fondamentale (3), mais les médecins ont des difficultés à s’inscrire dans une prise en charge audelàdes premiers constats à la fois du fait de leurs contraintes de temps, mais surtout par manque de formation et d’accès limité à des ressources spécialisées en violence conjugale (4).

Les connaissances récentes sur le cycle de ces violences et sur les mécanismes des psychotraumatismes qu’elles entraînent permettent une meilleure approche de la complexité des situations des victimes dans le cadre d’une approche clinique. Cela permet la mise en place d’un travail en réseau de professionnels impliqués dans la lutte contre ces violences (5). Ces acquisitions sont nécessaires au médecin dans le dépistage des violences conjugales et leur prise en charge dans un réseau pour favoriser la pérennité du suivi des victimes.

Des cas cliniques et leur accompagnement permettront de développer ces points,